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Sortir de sa zone de confort ?

  • Amine
  • 3 avr. 2017
  • 5 min de lecture

J'ai souvent entendu par le passé, qu'il fallait sortir de sa zone de confort pour évoluer dans sa vie.

Or je pense que c'est une mauvaise compréhension, ou plutôt une compréhension grossière.

En fait il ne s'agit pas du tout de sortir de sa zone de confort.

Car je crois que la plupart d'entre nous, nous ne savons pas ce qu'est notre zone de confort.

Je propose de ce fait de compléter cette vision en discernant entre sécurité, confort et adaptation.

Il n'y a plus seulement une zone de confort mais 3 zones.

Une zone de sécurité est formée par un ensemble d'habitudes, un système d'habitudes. Ces habitudes nous procurent un sentiment de sécurité car ce sont des choses assurées, que, par exemple, nous retrouvons à heure fixe ou de manière régulière ou constante.

Une zone de confort est une zone dans laquelle nous nous sentons confortable, sans tension, comme sur un bon fauteuil.

Une zone d'adaptation désigne une zone dans laquelle nous sommes en adaptation, cela s'accompagne souvent de tension et de travail.

Chaque zone comporte un risque, une forme d'extrême, dans lequel il nous arrive de nous enfoncer, souvent par ignorance ou inconscience ou inattention.

Dans la zone de sécurité, le risque est l'étouffement. J'étouffe car je suis enfermé dans des habitudes qui me sécurisent certes mais qui m'encagent aussi, à ce stade je n'envisage même plus le changement, tout changement me fait peur. Je peux même avoir peur de ce qui peut me faire du bien, je préfère donc parfois souffrir plutôt que de changer. C'est un extrême de ma zone de sécurité.

Dans la zone d'adaptation, l'extrême est de chercher à toujours s'adapter. Je suis dans l'effort et la tension constante...je ne considère pas mon inconfort ni mon insécurité. Je m'adapte à tout prix même si c'est au détriment de ma santé. Ça termine souvent en burn-out...

Dans la zone de confort, imaginez (ou constatez) que vous êtes affalé dans un fauteuil...on y est bien. Tellement bien qu'on a même plus envie de se relever. Trop de confort. On n'a plus le tonus pour s'adapter à la moindre secousse et on se sent dans l'insécurité à la moindre nouveauté. On est dans l'extrême de cette zone de confort.

Ces extrêmes on peut les reconnaître en observant ce qu'on ressent, on les expérimente et on les comprends, à condition de les vivre en conscience.

S'observer et s'écouter est une ou la clé importante pour petit à petit apprendre à vivre dans cette intersection entre ces 3 zones, reconnaissable par des sensations singulières, que je nommerais dans cet article : la zone de justesse (associé pour ma part à des sensations de fluidité, de simplicité, de joie et de puissance).

Cette recherche de cette zone de justesse est mouvante, dynamique et subtile. Elle nécessite une très grande sensitivité à soi même.

La première étape est donc de s'intéresser à soi et de se rendre de plus en plus sensitif à soi-même.

Souvent s'intéresser à soi peut-être perçu comme de l'égoïsme alors qu'en fait c'est la condition à notre équilibre !

Être sensitif à soi-même veut dire être attentif à nos sensations, ressentis, jusqu'aux plus subtils. On apprend petit à petit à reconnaître lorsqu'on est dans un extrême et on apprend à revenir dans la zone de justesse.

La plus grande difficulté que j'ai rencontré est le fait que j'ai plus longtemps vécu totalement en dehors de ma zone de justesse que le contraire.

Depuis tout petit je suis habitué à vivre dans ma zone de confort, de sécurité ou d'adaptation, mais rarement dans ma zone de justesse.

C'est à dire que je n'ai pas pu connaître ou reconnaître, les sensations liées à cette zone (hormis peut-être dans la tout petite enfance avant l'école).

Peut-être sommes nous beaucoup dans ce cas là ?

Nous avons même parfois passé le plus clair de notre jeunesse dans un ou plusieurs des trois extrêmes.

A faire des efforts constants pour s'adapter (zone d'adaptation), à être surprotégé (zone de sécurité) ou à être trop cocoonés (zone de confort).

Tant et si bien que nous avons créé des croyances à propos de la vie pour justifier les sensations que nous vivions.

Nous pensons, par exemple, que dans la vie il faut :

  • savoir s'adapter à tout prix, ce qui nous amène à faire beaucoup d'efforts pour nous adapter, même au détriment de notre confort ou notre sécurité

  • rechercher le confort à tout prix ce qui nous amène à consommer à outrance pour se maintenir dans une sensation de confort même au détriment de notre sécurité ou notre capacité d'adaptation

  • se sentir en sécurité à tout prix ce qui nous amène souvent à chercher à tout contrôler pour nous sentir en sécurité, même au détriment de notre confort et de notre capacité d'adaptation

Si nous nous observons avec attention, dans notre quotidien, nous reconnaîtrons bien vite des sensations qui nous indiquent que quelque chose n'est pas ok pour nous, que nous allons trop loin dans telle ou telle zone. Que nous sommes trop dans le contrôle, ou trop dans l'adaptation ou trop dans le confort.

Il est vrai que, de ne pas avoir pu expérimenter cette zone de justesse pendant l'enfance rend la tâche de reconnaître les sensations qui nous indiquent que nous sommes dedans, plus difficile. On peut même être tenté de croire qu'elle n'existe pas.

Heureusement que nos sensations sont là pour nous la rappeler. Douleurs, tensions, souffrances, tourments, malaise, autant de sensations qui nous invitent à bouger (pour sortir du confort extrême), lâcher (pour sortir de la sécurité extrême) ou s'autoriser (pour sortir de l'adaptation extrême).

Cela demande de faire des expériences et d'être attentif à nos sensations.

En faisant des expériences nous créons l'opportunité de découvrir de nouvelles sensations. Cela est primordial puisque toutes les sensations que nous connaissons ne sont pas liées à la zone de justesse (si nous ne l'avons pas connu ou si nous l'avons oubliée).

En étant attentif à nos sensations nous commencerons à discerner celles qui nous indiquent que nous sommes dans un extrême de celles qui nous indiquent que nous sommes dans notre zone de justesse.

Petit à petit nous affinerons et ajusterons les conditions extérieures de notre vie de manière à vivre dans cette justesse. Cela se fait parce que nous sommes attentifs aux conditions intérieures de notre vie. Et cela est comme un réflexe : c'est un peu comme retirer sa main du feu, on y pense pas on le fait, et bien vivre dans sa zone de justesse c'est un peu pareil, on se retire des extrêmes dès qu'on les reconnait comme tel.

Être attentif à nous-mêmes n'est pas du tout de l'égoïsme, c'est l'opportunité de reconstruire ce sens de l'équilibre de l'affiner de plus en plus au plus grand bénéfice de notre entourage.

N.B : N'allez pas imaginer que les expériences à faire sont des trucs spectaculaires...il suffit parfois de regarder différemment, de dire bonjour autrement ou simplement se doucher d'une autre manière. La justesse est partout et nos sensations sont d'une infinie subtilité.

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