La sagesse du corps, notre sagesse, Article 1.
- Amine
- 23 déc. 2016
- 4 min de lecture

Au travers de cette série d'articles je vous propose une exploration de ce que je nomme notre "sagesse corporelle". Mes articles, comme d'habitude, sont une synthèse de recherches, de vécu et d'observation personnelle.
Dans ce premier article de cette série je m'attarde sur un terme bien connu. Le mot "maladie".
Observons deux définitions de ce mot, d'un même dictionnaire très connu, le Larousse :
Dans le dictionnaire Larousse médical de 1927, le mot "maladie" est définit comme suit :
"La maladie est l'effort du corps pour se débarrasser de la matière morbidique (matière morte, non nécessaire à la vie du corps) qui l'encombre et l'entrave dans son bon fonctionnement"
En 2016, le Larousse du web définit la maladie comme suit :
"Altération de la santé, des fonctions des êtres vivants"
Prenons le temps de méditer quelques instants sur ces deux définitions pour, éventuellement, percevoir à travers ce glissement de définition, un glissement de vision des processus naturels de notre corps.
Si la maladie est un effort de mon corps, je n'ai aucune raison de la combattre, je dois au contraire le faciliter.
Si c'est une dysfonction, je vais au contraire chercher à la combattre, ou à la corriger.
Cette distinction entre deux visions est importante.
Mon corps est vivant, ce n'est pas une machine, même si nous le comparons souvent à une machine. Le terme "dysfonctions" est un terme associé aux machines. Une machine est caractérisé par le fait que c'est une création humaine et intentionnelle (c'est à dire qu'elle a un but et une fonction bien déterminés). Notre corps, quant à lui, est une création "divine" (ou naturelle si vous voulez), non intentionnelle (c'est à dire qu'il n'a pas de but prédéterminé hormis celui de vivre).
Comme je l'évoque dans mon article "J'ai un corps & je suis un corps", si je considère mon corps comme une machine, je vais avoir tendance à percevoir tout ce qui l'empêche de fonctionner comme je le souhaite, comme une dysfonction. Cette vision, bien que normale dans une certaine réalité, ignore totalement que la maladie est aussi un effort du corps; un effort de mon corps pour revenir à un équilibre optimal, un fonctionnement optimal.
Toute la subtilité est donc de comprendre cet effort que réalise mon corps. Dans quel sens va t-il ? Comment a t-il lieu ? Pour finalement savoir comment lui faciliter la tâche.
Il s'agit aussi de se demander : de quelle matière morbidique mon corps cherche-t-il à se débarrasser ?
Ceci afin, d'une part, de ne pas lui en rajouter, et d'autre part, de le supporter de manière adéquate dans ce processus d'élimination.
L'autre subtilité concerne la matière morbidique elle-même.
Elle peut être de la matière physique, des déchets qui encombre mon corps (issus de l'alimentation et de mon hygiène de vie).
Elle peut être également spirituelle. Dans ce cas, c'est un pan de ma personnalité qui a besoin de se renouveler, comme un serpent qui a besoin de muer. Ce sont de vieilles habitudes inadéquates, des comportements ou des pensées qui m'entravent plutôt que me servent. Dans ce cas il s'agit également de ne plus les nourrir, de les laisser mourir.
Dans ma vie j'observe que tout est lié, toutes les dimensions des plus denses (physiques) au plus subtiles (spirituelles) sont entremêlées, ainsi une maladie, dans mon cas, a toujours été un effort de nettoyage aussi bien physique que spirituel.
J'ai vécu plusieurs phase de ma vie durant lesquelles j'ai été malade pour me débarrasser de vieilles habitudes de comportements qui m'entravaient dans ma vie.
Accompagner le corps dans cet effort qu'est la maladie peut être relativement simple : il s'agit en fait de ne pas nourrir ni ajouter, ce que le corps cherche à éliminer.
Mais simple ne veut pas dire facile.
La première difficulté réside dans le fait d'identifier ce que le corps cherche à éliminer : physiquement, émotionnellement, spirituellement. L'observer clairement est une condition sinequanon à la compréhension de ce qui cherche à être éliminer.
La deuxième difficulté réside dans le fait de ne plus nourrir ni ajouter, de ce que le corps cherche à éliminer.
Il s'agit de développer les compétences de "jeûn" : le jeûn physique (le jeûn alimentaire : être capable de ne pas manger pendant un certain temps pour laisser le corps tranquille), le jeûn émotionnel (être capable de ne pas nourrir une émotion que l'on ressent, la laisser passer), le jeûn spirituel (être capable de ne pas nourrir un pan entier de notre personnalité pour le laisser mourir).
Le jeûn alimentaire est une technique ancestrale très bien documentée. Elle consiste en le fait de ne plus se nourrir pendant une certaine période (d'une demi journée à 15j ou plus). Tant qu'elle est pratiquée dans l'écoute de notre corps et dans un élan d'expérimentation, elle n'est pas dangereuse. Si vous êtes déjà dans un état corporel critique, il vaut mieux consulter.
La méditation (dans tous ses aspects, car il existe énormément de techniques) est depuis des temps ancestraux l'outil principale pour les dimensions spirituelles du jeûn.
Ses principes sont d'observer nos pensées et notre activité mentale sans la nourrir, c'est à dire développer la "pure observation".
Dans ce contexte la pure observation nous aide à mieux voir ce qui demande à être éliminer tout en nous donnant la distance nécessaire pour ne plus le nourrir et le laisser mourir en nous.
Si elle est pratiquée dans un élan d'exploration, la méditation est sans danger, il existe aujourd'hui pléthore de documents, livres, ateliers organisées, pour apprendre cette pratique, à nous de nous lancer. Rien ne nous empêche cependant de démarrer toute de suite, tout seul : rester sans bouger, ne nourrir aucun mouvement interne et observer.
En synthèse, notre corps cherche à chaque instant à se débarrasser de ce qui l'encombre et l'entrave, pour notre plus grand bien-être. Le plus difficile est de ne plus céder aux pulsions et addictions qui nous poussent à consommer et nourrir toujours plus, d'aliments, d'émotions, de pensées. En somme, tout ce qui fait nos habitudes et qui peut parfois être délétère.
Encore plus synthétique, guérir d'une maladie c'est : me libérer de mes habitudes qui l'ont générée.
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