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L'accompagnement : la reconnaissance

  • Amine
  • 23 oct. 2016
  • 3 min de lecture

Depuis 2012 j'ai exercé une activité d'accompagnement. D'abord auprès d'élèves en difficulté puis à un niveau corporel, avec des personnes ayant besoin d'un accompagnement en Ortho-Bionomy.

Mes expériences m'ont permis de prendre conscience et d'observer une chose importante dans l'accompagnement. Je ne peux pas vouloir "corriger".

Ni un élève qui se trompe, ni une personne qui semble dans l'erreur, ni un schéma corporel qui semble en déséquilibre.

Plus j'essayais de corriger plus je générais une tension. Plus je me confrontais à un mur. Et même si parfois l'élève ou la personne faisait mine de comprendre son erreur, rien ne changeait vraiment. Sans parler du fait que je me sentais mal, trés mal, dans cette posture...je ressentais souvent une pointe de culpabilité et de lassitude.

Petit à petit en observant ce schéma dans lequel j'étais ma stratégie a changé. Plutôt que de chercher à corriger, j'ai accepter l'instant de la personne ou de l'élève.

Je suis passé par plusieurs phases, j'ai d'abord ressenti une forme de démission, je me disais que je ne servais finalement à rien puisque je ne devais pas corriger. Là encore cela ne sonnait pas juste. Puis j'ai tenté d'accepter tout ce qui se passait, en ne me laissant plus aucune spontanéité dans mes réactions avec mes élèves, là encore ça ne sonnait pas juste du tout. Je ressortais des séances avec la sensation qu'on avait fait du sur place...

C'est là que mon expérience d'accompagnement corporel m'a permis d'apprendre une chose importante, notamment sur ce que c'est que "d'accepter".

"Accepter", étymologiquement, vient du latin, et signifie recevoir.

Recevoir ne signifie pas se désintéresser, ni rester à distance ou ne pas s'impliquer. C'est plutôt, dans la manière où je le comprends, se laisser pénétrer par ce qu'est l'autre, ou ce qui est : le recevoir.

C'est ce mouvement de recevoir dont j'ai pris conscience et qui me semble le plus difficile.

Car dans ce mouvement d'acceptation, il y'a une profondeur énorme. Plus nous acceptons d'accepter et plus nous nous laissons pénétrer par ce qu'est l'autre, il n'y a plus rien en nous qui nous appartienne. Quelque chose qui soit "moi" et qui se sent séparé de l'autre n'est plus.

En parler est bien difficile car cela ne retranscris pas la subtilité de ce mouvement.

C'est donc dans ce mouvement d'acceptation, une acceptation profonde, que la correction a lieu. Ou plutôt l'auto-correction. Pourquoi ?

J'ai une hypothèse la-dessus, seulement une hypothèse.

La seule chose qui déclenche un changement, en chacun de nous, c'est une "prise de conscience", ou appelons cela plus simplement, une "reconnaissance".

La reconnaissance de qui l'on est à l'instant où on l'est entraîne un changement. C'est un réflexe, spontané, c'est en quelque sorte l'oeuvre du cerveau (j'écrirais un article plus technique sur ce sujet). Cette reconnaissance que j'évoque est totale, elle n'est pas une simple description mentale du type : "je suis etc..." c'est un acte de conscience de soi.

J'aurais tendance à appeler cela de l'honnêteté mais là j'ai peur de basculer dans du romantisme :-)

C'est ainsi que pour reconnaître de cette manière nous avons besoin d'un miroir, un miroir total. Là où le miroir de notre salle de bain nous renvoie une simple image visuelle, le miroir de la conscience nous permet de voir totalement. Reconnaître l'autre c'est lui offrir notre miroir.

Mon hypothèse est : accepter l'autre, profondément, c'est lui donner l'occasion de se voir de manière "totale".

Le plus difficile est donc d'être dans cette posture qui nous permet d'accepter profondément. Ce qui est génial c'est que c'est valable pour soi-même, car cette posture me permet de me voir tel que je suis et de changer sans volonté de changer, sans désir de me changer. Hmmm, bon là je crois que je ferais un autre article pour ça :-)

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